Compositeur de génie, Kang Han-kyeol travaille avec l’un des groupes les plus populaires du moment. Malgré sa réussite professionnelle, le jeune homme se fait passer pour un chômeur auprès des gens qu’il rencontre. Yoon So-rim, lycéenne à la voix incroyable, accepte de sortir avec lui.
Sensations & ressentis...
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Nouvel avis aujourd’hui sur le drama The Liar and His Lover. Il est arrivé en haut de ma Pile à Voir (PàV) comme un cheveu tombant dans la soupe : par hasard et de façon imprévue. Je me baladais (sur l’avenue ? non, ok, cette référence est horrible !) sur Nautiljon (ah ! là je sens que j’en ai récupéré pas mal parmi vous !) et je suis tombée sur un classement dans lequel se trouvait ce projet. J’avoue avoir été séduite par le synopsis qui disait simplement, je cite : « Kang Han-kyeol est un excellent compositeur qui trouve son inspiration grâce à la voix des gens. Alors qu'il cache son identité, il fera la rencontre de Yoon So-rim, une jeune lycéenne possédant une belle voix. »
Juste avec ça, j’avoue que j’ai voyagé ! Je me suis imaginé mille scénarios tous aussi mignons les uns que les autres. Du coup, je me suis lancée ! Et là... SBAF ! Après avoir accroché sur ces mots, je sors de mon visionnage assez mitigée. Si la trame contient de multiples éléments très intéressants sur les dessous de l'univers des idoles, elle est totalement entachée par une romance que j'ai trouvée trop immature et relativement insipide. Cependant, l'engagement dénonciateur des scénaristes vis-à-vis des agences de production et du traitement qu'elles infligent à leurs artistes a su me captiver suffisamment pour que j'aie envie d'aller jusqu'au bout. Bien sûr, l'ensemble est un peu édulcoré et se clôt sur une scène digne d'un happy-end de grande production américaine, mais qui laisse en arrière-plan une légère amertume quant au sort de l'un des personnages qui s'est un peu sacrifié pour les autres.
Malgré tout, pour en arriver là, sont pointés du doigt divers comportements et pratiques, au travers de l'aventure musicale des deux groupes : Crude Play qui est établi et Mush&Co qui débute. On y ressent bien à quel point les artistes eux-mêmes sont relégués au rang de produit par ceux censés les soutenir et les promouvoir. Leur humanité est négligée, leurs sentiments totalement ignorés, leurs préférences même pas prises en compte. On les observe, impuissants, plier sous l'exigence dans le seul désir de pouvoir continuer à vivre leur passion et j’ai trouvé ça très représentatif de ce que l’on devine derrière la façade brillante de l'industrie musicale coréenne. Ils ont même eu le courage de montrer ce point de non-retour où l'humanité et la passion des artistes ne suffisent plus à leur permettre d’encaisser la manipulation dont ils sont victimes et l’objetisation (pas certaine que ce mot existe, mais vous avez l’idée) à laquelle on les réduit. Ce cap où le mal-être l'emporte, où le suicide devient la seule option afin de ne plus avoir à se supporter tel que l’on a été formaté à l’encontre de nos désirs. Diffusé en 2017, quelques mois avant le suicide de Kim Joong-hyun (le chanteur principal de SHINee) qui a ouvert les yeux du monde sur ces pratiques obligeant la législation coréenne à s’y pencher sérieusement, il est appréciable de voir que le pays lui-même commence à militer, même si c’est avec timidité.
Parallèlement, la romance est assez insupportable principalement à cause d’un manque d’alchimie dans le couple principal, mais aussi en raison d'une héroïne gnangnan dont le rire niais récurent me hérissait le poil. Le tempérament très instable du lead mâle n'y était pas pour rien non plus. Ce qui est vraiment dommage, car mieux gérés les personnages n'en auraient été que plus attachants. (À noter aussi que la différence d'âge de 4-5 ans entre nos héros était rabâchée et présentée comme un problème ce qui m'a un peu crispée. Les Coréens ont un réel souci avec les écarts d'âge qui ici m’a paru pourtant bien insignifiant.)
D'ailleurs, venons-en aux personnages. Si j'ai eu du mal avec le lead couple, Han-kyeol et So-rim, indépendamment l’un de l’autre j'ai réussi à les apprécier. Lui plus qu'elle cependant. So-rim, bien qu’immature, avec une facette un peu idiote, avait une détermination et une vision franche et fixe de ce qu'elle voulait dans la vie. J’ai vraiment admiré ce comportement constant chez elle. Malgré les coups durs, qu’importe leur importance, elle ne dévie pas de sa route, là où bien vite d’autres auraient été voir ailleurs. Surtout quand il est question d’amour... Han-kyeol, en dehors de la romance, est vraiment le genre de personnages que j’apprécie, car il est celui subissant la plus nette évolution. Au contact de l'héroïne, de son amitié avec le leader de Crude Play et au travers d'une rivalité avec le second lead, il grandit et comprend énormément de choses, s’ouvrant doucement aux autres et à leurs sentiments, lui qui jusque-là s’était totalement replié dans sa musique, ne vivant que pour elle. Finalement, on se rend compte que c’est un être doux et fragile, que les blessures du passé rendent méfiant et un peu autocentré et qui est prêt à de gros sacrifices dès lors qu’il prend la mesure de l’attachement qu’on lui porte et qu’il ressent en retour. Chan-young, le second lead, se lance dans la course pour de mauvaises raisons, poussé par une jalousie dévorante tant professionnelle qu’amoureuse. Il connaîtra aussi une belle progression tout en émotion que j’ai trouvée hyper touchante. Malgré un amour sincère qui le détruit presque, il parviendra à réaliser de beaux gestes altruistes envers son rival, qui ne peuvent que le rendre attachant. J’ai aimé le voir trouver progressivement sa place au sein de Crude Play, lui qui était arrivé dans un groupe déjà formé et qui en souffrait silencieusement. Parmi les secondaires, on a beaucoup de personnages très attachants, mais également des petits rigolos qui conduisent à des scènes et des dialogues légers et drôles dans cette trame plutôt douloureuse et torturée. J’ai beaucoup aimé le couple secondaire (Shi-hyun, le leader de Crude Play, et Soo-yeon la manager de Mush&Co) que j’ai trouvé beaucoup plus mignon que le lead couple bien que leur histoire mette plus de temps à se décanter. Séparément, ils étaient d’ailleurs tout aussi adorables. J’ai aussi été embarqué dans la relation entre les deux groupes qui finalement se complètent, l’un soutenant l’autre dans ses débuts et ce dernier rappelant aux aînés leur passion du début, totalement émoussée par la manipulation dont ils sont l’objet. Les échanges entre tous sont souvent poignants et marquants dès qu’on sort des légèretés.
Côté acting, j’ai apprécié de retrouver Lee Hyun-woo (Han-kyeol), découvert dans le film The Technicians, que je trouve tout doux dans son interprétation et de découvrir Lee Seo-Won (Chan-young) dont je me suis surprise à aimer le jeu et les demi-sourires désabusés. J’ai également noté Song Kang, l’interprète de Jin-woo (l’un des amis d’enfance de l’héroïne) car il avait des expressions excellentes dès lors qu’il faisait le jaloux, j’ai beaucoup ri grâce à lui et à son jeu investi. Dans le même genre de prestation, à retenir aussi Sung Joo qui pour un chanteur offrait quelque chose de très bon ! Je ne retiendrai cependant pas Joy (So-Rim) pour ce rôle, elle m’a paru trop insipide, affichant toujours le même sourire. Il m’a manqué des nuances et de la profondeur surtout pour un rôle principal.
On approche de la fin, mais avant de vous laisser, je voulais rapidement parler des OST. Ce drama n’aura pas le droit à sa propre fiche OST, je me contenterai de ce paragraphe. Pour cause ? Oh la la ! Rien que d’y penser, je grince des dents ! Honnêtement ? Les OST étaient en trop petit nombre et utilisés de façon bien trop répétitive, usés jusqu’à la corde en somme. Sur le long terme, c’était vraiment lassant et ça ne m’a absolument pas donné envie de les retenir, malgré des airs sympathiques et des paroles souvent touchantes (ainsi que de belles voix pour l’interprétation puisqu’on avait de bons chanteurs au casting...). Véritablement dommage pour un drama au thème musical de ne pas avoir su varier d’avantage sa bande-son pour la rendre plus percutante.
Nous voilà dans la dernière ligne droite de cette chronique. Si je devais résumer, je soulignerais une romance principale qui (de mon point de vue) ne fait absolument pas rêver et des OST utilisés de façon répétitive et entêtante jusqu’au ras le bol... Malgré tout, la thématique de fond et son traitement poussent vraiment à la réflexion, point que j’ai apprécié car il m’a amenée à me questionner et à me positionner quant à mon amour pour les artistes coréens. Je le conseille donc, d’autant plus que (qui sait !) la romance pourrait vous parler plus qu’à moi.