Une jeune actrice prometteuse se suicide après la divulgation d'un scandale la concernant, à propos de sa relation avec un politicien marié.
Sensations & ressentis...
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Tadam, nouvel avis ! Voilà que je suis repartie dans un thriller, tentée par la présence au casting de Kim Kang-woo que j'ai tout simplement adoré dans le drama Goodbye Mr. Black. Je voulais le retrouver et le synopsis de ce film était tentant donc me voilà.
Tabloid Truth à la particularité d'être assez surprenant dans sa construction. Il s'ouvre sur un premier acte assez court qui, si on n'a pas exploré le résumé auparavant, pourrait nous laisser croire à une comédie romantique. Mais tout bascule et on se retrouve très vite pris dans les rouages d'un thriller bourré de scènes d'action.
Petit à petit, on apprivoise les grosses lignes de son scénario que l'on réalise assez complexe et plutôt original. En effet, on pourrait croire qu'il s'agit là d'un film de plus traitant de vengeance et de corruption politique (avec toutes les "belles" qualités qui s'associent à l'humain dans ce contexte-là telles que violence, irrespect, condescendance, morale et j'en passe). Mais Tabloid Truth est tout autre puisque lui c'est à la presse qu'il s'attaque, à ce pouvoir de manipulation que possède les journalistes sur l'opinion publique. De la force qui en découle pour les grosses gens qui se moquent totalement des blessures que récoltent les petites gens au passage. Car oui, cette notion d'inégalité face au pouvoir est bien soulignée.
Pour illustrer ce thème complexe, la réalisation ne s'enlise pas dans le psychologique. Elle fait au contraire le choix de ponctuer sa production de scènes d'action (assez spectaculaires au passage). Je garde en mémoire la première course poursuite du film que j'ai trouvée particulièrement savoureuse. Le résultat de cette association entre réalisation et scénario offre un film passionnant, bien dosé, avec des personnages bien construits ce qui les rend attachants et intéressants à suivre.
Puisque j'en parle, venons-en justement à l'analyse des personnages. Pour ça, il faut juste que je vous expose grossièrement le contexte. La trame est telle que Woo-gon se retrouve au centre de tout après que l'actrice dont il était l'agent ait été retrouvée morte. En quête d'explications, Woo-gon met le doigt sur une sombre vérité qui le fait basculer dans la déraison, habité par un puissant besoin de vengeance. Ce n'est pas un mauvais bougre, juste un homme qui a tout perdu et qui à besoin d'en connaître les raisons et d'obtenir réparation. Presque un monsieur Tout-le-Monde (avec une dose immense de courage ou... de folie, je ne sais pas trop). Résultat, face à de vrais méchants, il prend cher (heureusement pour lui, entre deux raclées on lui laisse bien le temps de cicatriser, ce qui je le reconnais m'a bien fait rigoler). Aidé par sa simplicité, ses failles et faiblesses on s'identifie/s'attache assez facilement à lui ce qui immerge d'avantage dans l'histoire. Ce n'est pas un héros parfait et hors d'atteinte, j'ai aimé ça chez lui en plus de sa fidélité et de sa persévérance.
Le chemin de Woo-gon croisera celui du journaliste Park qui finira par accepter de l'aider malgré un départ difficile entre eux. Je ne peux pas trop en dire sur cet homme sous peine de dévoiler une part de l'intrigue. J'ai eu du mal à l'apprécier, il est très bourru, mais je reconnais pourtant que son importance dans le combat de Woo-gon est capitale. Sans lui, notre héros serait sans doute mort dès le début de son enquête. Autre personnage d'importance : Baek-moon. Le geek qui répond bien à tous les clichés du rôle, mais qui dans une sorte de cyberguerre journalistique s’avérera utile. J'ai aimé son caractère trouillou et ses manières un peu maladroites. Ça détonnait un peu dans le contexte, allégeant l'univers plutôt noir.
En face, on a deux antagonistes rendus surpuissants par l'argent et l'écart social, aux allures intouchables. J'ai donc nommé Oh Bon-suk et son homme de main Cha Sung-joo. Le premier ne sort que très rarement de son bureau où il dirige les relations publiques d'un grand groupe coréen. Ses équipes et lui-même gèrent la presse, sont responsables de la pluie et du beau temps dans les nouvelles afin de propulser leur boîte toujours plus haut. En soi, il est plus détestable que méchant, mais c'est un pourri moralement. Pour tout ce qui est du sale boulot, c'est Cha Sung-joo qui s'y colle, lui aussi sous couvert d'une entreprise à la façade totalement clean. Ce personnage m'a totalement laissée de marbre (comme son acteur, mais j'y reviendrai). Je ne sais pas ce qu'il était censé inspirer, mais moi je voyais juste les emmerdes arriver à travers lui, comme ce que peut dévoiler habituellement une petite mélodie tendue dans ce genre de films. Les blessures qu'il inflige sont bien plus impressionnantes que sa personne. Je lui aurais aimé plus de prestance, de complexité et de nuances même si, vu la simplicité choisie pour le héros, il est suffisamment "dark".
Arrive maintenant le moment de parler de l'acting. Je vous le disais en introduction, j'ai visionné ce film à cause de Kim Kang-woo que j'avais adoré et que je voulais revoir. Autant dire que je n'ai pas été déçue. Il offre encore une prestation de fou, même si elle est moins nuancée (donc moins complexe) que celle de Goodbye Mr. Black. C'est un acteur que je trouve toujours énormément investi dans ses rôles ce qui leur apporte une dimension à part. Un régal ! Jung Jin-young (le journaliste Park) a proposé la prestation que j'ai préférée de lui. Je l'avais déjà vu dans deux dramas (j'y reviendrai plus en détail dans les chroniques concernées) et il n'a jamais réussi à me convaincre. Ici encore, même si c'était le moins mauvais, c'était pas encore l'extase. Ko Chang-seok (notre geek) a été ici appréciable. J'aime certaines de ses mimiques, elles collaient parfaitement au personnage. Il jouait aussi dans The Technicians que j'ai vu un peu plus tôt et il proposait une prestation dans la même veine. En clair, je suis contente de nos retrouvailles. Pour en finir avec ce que j'ai pensé du jeu d'acteur, je parlerai de Park Sung-woong. Je l'avais découvert dans Method où il était franchement très bon. Du coup, j'avais énormément d'attentes le concernant et... grosse déception. Mono-expressif du début à la fin du film, il ne parvient même pas à paraître vraiment dur comme l'exigerait son personnage. Simplement... constipé. J'espère que nos prochaines rencontres se passeront mieux.
Pour conclure, Tabloid Truth est un film très entraînant, au rythme bien dosé, qui livre de magnifiques scènes d'action portées par des personnages de qualité. Sans oublier l'interprétation de Kim Kang-woo qui vaut une nouvelle fois le détour. À voir absolument !