Seo Jin-woo est un étudiant atteint d'hypermnésie, ce qui lui permet de se souvenir de chaque détail de sa vie et, ainsi, d'avoir une mémoire des plus remarquables. Du jour au lendemain, son père, Seo Jae-hyuk, est accusé d'un crime qu'il n'a jamais commis et se voit ainsi condamné à mort. Désemparé, son fils décide alors de devenir avocat afin de le libérer.
Sensations & ressentis...
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« Je deviendrai la vérité qui gagne pour vous. »
Voilà les mots qui se sont imprimés dans mon cœur et qui ne me quittent pas même si les dernières notes de musique de l’épisode final de Remember se sont éteintes depuis un petit moment déjà. Cette phrase du héros, Jin-woo, est si lourde de sens... Sa vérité prend différentes significations et nombreuses intensités au fil du drama, tant et si bien qu’elle est ce qui reste à la fin. Ce qui reste et qui illustre le mieux le combat contre la montre d’un fils aimant et désespéré, qui n’a plus que cette raison d’être.
Remember, c’est une nouvelle fois l’histoire de l’argent écrasant (bien trop facilement) la justice. Courant me direz-vous ? Pourtant, malgré cette thématique fréquente dans les dramas, celui-ci parvient sans mal à tirer sa carte du jeu à travers une intensité et une richesse de direction dans les fils rouges hors-norme. La trame se concentre autour de Seo Jae-hyuk ce père veuf (à la famille brisée par un premier drame) qui se décarcasse pour élever son fils au mieux, au cœur d’une relation fusionnelle. Rapidement, pour protéger l’image et la réputation d’un empire chaebol, il sera désigné coupable, lui qui n’avait pour seule faute que celle d’être passé là par hasard. Là, la complexité des lignes directrices s’intensifie quand Seo Jin-woo se retrouve être le seul (ou presque) à vouloir défendre son père. Ainsi, cet adolescent se fait la promesse de devenir avocat afin de prouver au monde l’innocence de la seule personne qui lui reste.
Honnêtement, Remember est l’un des premiers dramas que je regarde et dont le scénario m’a semblé aussi bien ficelé de bout en bout. Il n’y a pas eu d’épisode « What the fuck ! », ni de mauvaises directions et encore moins de régression de personnages à me hérisser les cheveux sur la tête. Du début à la fin, l’intrigue de fond progresse doucement, aidée de façon régulièrement par des « sous-enquêtes » lui apportant rythme et révélation. Souvent, des surprises bondissent, tant au travers de preuves lors d’audience, que de revirements dans les attitudes et soutiens de certains personnages. Pour appuyer cela, on a une réalisation que j’ai trouvé dynamique et efficace, qui maîtrisait à la perfection les cliffhangers de ses fins d’épisodes. Ainsi, on n’a jamais de temps mort dans le visionnage, on ne s’ennuie pas, on est simplement baladé d’un ressenti à un autre sans le vouloir et sans pouvoir aller contre. Le montage est aussi de qualité, surtout qu’il compose avec des flash-back revenant sur un point de scène déjà vue et apportant dans la foulée de nouvelles informations. C’est un procédé que je n’ai pas rencontré souvent dans les dramas (que j’ai vu jusqu’à maintenant) et que j’apprécie énormément. Plus encore ici, car il se prêtait parfaitement au jeu d’enquêtes et de chavirements sur lequel se construit l’univers de Remember. La fin proposée n’est ni bonne, ni vraiment mauvaise (en terme de contenu). C’est une fin assumée qui respecte l’ensemble de la trame précédemment tissée. Pour moi, même si j’ai eu mal pour Jin-woo, elle n’aurait pu être autrement sans ruiner la crédibilité de l’ensemble du projet.
Au milieu de tout ça gravite une multitude de personnages. Et c’est encore un projet où la gestion de ces derniers est vraiment bonne. Je me suis attachée à de nombreux et pas uniquement au sein des principaux. J’en ai détesté bon nombre aussi... Une autre force de ce projet ! Oui, avec ses personnages, leurs liens, leurs histoires, le drama nous balade d’un sentiment à un autre. J’étais un vrai yoyo, ce qui est prenant, déstabilisant et même parfois douloureux. Notre évolution de spectateur aux côtés des personnages est vraiment dure... J’ai eu envie de taper, de crier (débordante de rage parfois), de pleurer, de câliner, de rire, d’aimer et aussi de détester. Régulièrement, ces émotions visaient le même personnage en différent point du drama, car certains donnaient l’impression d’être bipolaires (vous voyez l’idée ?). Je pense même avoir failli perdre mon cœur en route... Vraiment ! Je ne rigole pas ! C’était tellement intense que lors de nombreux passages ma poitrine a failli tantôt exploser face aux bons moments, tantôt imploser douloureusement lors des coups durs (trop fréquents) que mes chouchous devaient encaisser. Du coup avec tout ça, qui est-ce que je retiens ? On en parle ? Bien évidemment, le trio de tête est impossible à rater : Seo Jae-hyuk et Seo Jin-woo (le père et son fils) ainsi que Lee In-ah. Jin-woo fait le lien entre les deux, mais ce que je trouve à ces deux « duos » est plutôt similaire. Leurs face-à-face recèlent des mêmes richesses, de la même intensité et surtout d’une incroyable alchimie. Les moments m’ayant le plus bouleversée sont les leurs. Comme je l’ai dit un peu plus haut, la relation entre Jae-hyuk et Jin-woo est très fusionnelle. Ils ne sont plus que deux, ils s’aiment, et loin de tout excès de fierté masculine, ils se le montrent. Jusqu’au jour où Jae-hyuk est accusé de meurtre. Là, Jin-woo qui avait déjà été forcé à grandir prématurément en reprend une couche, devenant le chef de famille. Encore lycéen, sans revenu, comment pourrait-il avoir le pouvoir d’aider son père. C’est ainsi qu’il rencontre Lee In-ah, alors qu’il affronte le regard de toute une société qui juge et condamne sans preuve et bien plus vite que le tribunal lui-même. Progressivement, il s’ouvrira à elle pour obtenir du soutien face à ce procès. Le verdict ne leur fera pas de cadeau et lorsqu’ils se retrouveront une fois devenus adultes, il leur faudra réapprendre à se faire confiance. La façon qu’ils ont de continuellement vouloir protéger l’autre est juste adorable et leur amitié forte et incroyable. L’évolution de leur relation se fait principalement à coup de regards et j’ai été captivée par cette subtilité bien plus appréciable que deux pieds qu’on met dans le plat. Parler de ces trois-là oblige à évoquer Park Dong-ho. Avocat de la défense lors du procès de Jae-hyuk, son attitude et ses décisions le plongeront dans une relation délicate avec Jin-woo. Pourtant, indirectement, il est un pilier dans la vie du jeune homme. Leur relation est complexe, électrique, mais d’une grande importance. Ce qui les unit est indéfectible, même si ce n’est pas forcément heureux. Je n’ai pas été particulièrement fan de ce personnage, mais je reconnais son utilité. On continue avec Kang Suk-kyu, l’un des juges qui croisera la route de Jin-woo et In-ah, mon chouchou incontestable de ce drama. Fidèle à ses convictions, il a fait des choix que j’admire énormément sans en tirer aucune fierté, juste parce qu’il estimait que c’était son devoir et, plus encore, que c’était justice. Il fut, en dehors du trio principal, le personnage le plus constant, une ancre dans cet univers de bouleversements et de trahisons. Restons au tribunal en évoquant à présent le procureur Tak Young-jin. Clairement, lui, il a failli me faire avoir une crise cardiaque. Présenté comme l’intégrité même, comme celui qui nage à contre-courant qu’importe la violence des remous, il surprend et pas forcément dans le bon sens du terme. Il m’a vraiment fait douter... Je l’ai aimé et détesté pour finalement lui pardonner, mais que ce fut difficile ! Malgré tout, sans lui, l’histoire n’aurait pas pu être ainsi. Je poursuis avec Nam Gyu-man, le responsable de tous les maux de Jin-woo. Il est parfaitement détestable, totalement pathétique et extrêmement risible. Ayant grandi sous la coupe d’un père qui ne considère rien d’autre que l’empire qu’il a créé, Gyu-man est paumé, sans aucun sens des valeurs. L’argent paternel et son statut d’héritier chaebol l’ont toujours maintenu dans une bulle qu’il pensait increvable, surtout avec le soutien de son père. Pourtant, la ténacité de Jin-woo lui apprendra le contraire. Si je l’ai détesté une bonne partie du drama pour être si déconnecté des réalités, si suffisant, j’ai eu mal pour lui à la fin. J’ai compris qu’il était loin d’être le seul responsable de ce qu’il était devenu, qu’il avait cherché toute sa vie à plaire à son père, l’implacable. Ses attitudes n’étaient en quelque sorte que le miroir incontrôlable du vrai visage paternel. Dur dur... Et pour terminer cette partie personnage, je ne pouvais pas partir sans évoquer Ahn Soo-bum. Ami d’enfance de Gyu-man, il est devenu son secrétaire. Ce mec est une véritable crème qui pour survivre financièrement se voit obliger de rester dans le sillage de son « ami », obligé d’en accepter tous les ordres, tous les mouvements d’humeur. Il tiendra aussi longtemps que sa fierté le lui permettra et, surtout, il sera l’un des rares à tenter de remettre Guy-man sur le bon chemin, et ce, au péril de sa vie. J’ai trouvé cela très loyal et en même temps très courageux. En somme, un personnage ni vraiment tout blanc, ni totalement noir. Un second rôle incontournable.
Voici que je vais parler de l’acting à présent. Ici encore, il y a une tonne de noms que j’ai envie d’évoquer ! Il va être dur de faire un choix. Dans l’ensemble à quelques exceptions près, le jeu était très bon et valait vraiment le détour. Commençons par celui qui, selon moi, était le plus magistral : Yoo Seung-ho. Découvert dans I’m Not a Robot où je l’avais déjà trouvé très très bon. Ici, j’ai retrouvé son sourire communicatif, sa sincérité de jeu, mais c’est surtout ses variations de regards qui m’ont touchée. Alors qu’il devait interpréter Jin-woo à deux périodes de sa vie (adolescente et adulte), il est parvenu à nuancer bien au-delà de simples changements de coiffure et de vêtements. J’ai adoré la douceur de son regard dès lors qu’il le posait sur Jeon Kwang-leol (qui jouait son père) ou encore Park Min-young (In-ah). J’ai été saisi par ce même regard, froid et implacable la seconde d’après s’il le destinait à l’un de ses ennemis qui sont légion. Il transmet avec facilité et sans filtre toutes les émotions qu’il joue... Je me suis régalée à le voir combattre et rien que pour sa prestation, ce drama vaut le coup d’être vu ! Je vais continuer à regarder les projets dans lesquels il joue, car il est devenu l’une des personnalités que je ne veux plus rater. Jeon Kwang-leol, que je rencontrais pour la première fois, était de son côté très authentique. Il avait un rôle compliqué et empli de contradictions, conduisant à des changements de visage réguliers (j’essaie de ne pas trop en dire pour ceux qui n’auraient pas lu le synopsis). Il est très convaincant et ses face-à-face avec Yoo Seung-ho sont tout simplement bouleversants tant ils sont tendres et/ou déchirants. Ensemble, ils avaient une complicité évidente qui rendait leurs scènes incontournables et émotionnellement fortes. Je sais que je prendrais plaisir à le revoir s’il joue aussi bien ailleurs ! Park Min-young (que je ne présente plus, n’est-ce pas ?) est incontestablement mon actrice préférée. Son regard pétillant, ses sourires coquins, sa force de caractère, autant de qualités que je retrouve dans l’ensemble de ses prestations et que j’adore voir. Ici (comme dans Healer aux côtés de Ji Chang-wook), elle avait une alchimie frappante avec Yoo Seung-ho. J’ai apprécié que les qualités combinées de leur jeu respectif permettent à la réalisation d’amener la romance avec cette subtilité parfaite pour un drama de ce genre. Rien n’est dit par les mots, tout est suggéré par leurs échanges de regards et leurs attitudes l’un envers l’autre. Jusqu’au moment où ça se concrétise de façon intense et bouleversante à l’image de l’ensemble de leur relation. Alors, Min-young, rendez-vous pris pour une prochaine rencontre. Dans tout ça, je n’oublie pas Kim Jin-woo, l’interprète tout doux de mon petit juge Kang Suk-kyu. J’ai vraiment aimé l’aura de calme qui l’entourait. Un acteur que je vais m’empresser d’aller découvrir dans des rôles plus conséquents, mais je l’espère tout aussi séduisants. Bien sûr, il me faut aussi parler de Nam Goong-min (Gyu-man). Comme en parallèle de Remember je regardais aussi Chief Kim avec une amie, où il tient le lead rôle, j’ai pu comparer involontairement ses jeux de méchant et de gentil. Honnêtement, je l’ai trouvé correcte, même si parfois il lui manquait un peu d’épaule pour aller vraiment au fond de la facette psychopathe de son personnage. Chose que je lui pardonne, car dans le dernier tiers, il a su traduire la fracture progressive de Gyu-man de façon intéressante et plutôt subtile. Je pense que j’aurais plus d’éloges le concernant dans ma chronique sur Chief Kim. Un petit mot sur Park Sung-woong. Souvenez-vous, je l’avais découvert avec grand enthousiasme dans le film Method, puis recroisé dans Tabloid Truth. Autant le dire franchement, je n’ai jamais retrouvé la qualité de jeu que j’avais vu chez lui dans Method. Ici encore, j’ai trouvé son interprétation plate, sans subtilité. Comme s’il se contentait de réciter ses lignes (qu’il prononce d’ailleurs d’une voix monotone ce qui sur le long terme m’a lassée). Je suis vraiment triste de ne pas parvenir à le retrouver au top de ce qu’il sait faire. Plus rapidement, je dirais que j’ai été contente de découvrir Song Young-kyu (le procureur Tak Young-jin) car son rôle était intéressant et très bien mené. J’ai pris plaisir également à retrouver Lee Si-un (Ahn Soo-bum) que j’avais vu et apprécié dans W et High-end Crush, ainsi que Lee Won-jong (croisé dans Goodbye Mr. Black) qui tient à nouveau un rôle en demi-teinte qu’il porte comme un gant.
Un petit mot rapide sur les OST : plutôt discrets, car ce sont des thèmes qui sont davantage mis en avant, leurs apparitions sont plutôt poignantes. Les paroles sont frappantes et parlent parfois pour les personnages surtout lorsqu’il s’agit de la romance. Concernant les thèmes, Lamentation (que j’associe à la tension ressentie par Jin-woo) m’a particulièrement marquée. Je vous glisse le lien afin de vous le faire découvrir.
En conclusion (oui enfin !), un drama totalement coup de cœur tant dans sa structure étudiée et présentée avec soin que grâce à des personnages bien construits et attachants. Un jeu d’acteur qui vient sublimer l’ensemble qui nous laisse sur une fin respectueuse, crédible et parfaite, même si elle ne ravira pas les fanatiques de happy ends. Je ne peux donc que vous conseiller de faire ce voyage si vous aimez les rebondissements et lancer votre palpitant à pleine vitesse dans des montagnes russes émotionnelles.