L'idol Young-woo est recruté pour jouer dans la pièce de théâtre "Unchain". Néanmoins il n'est pas enthousiaste à cette idée car cette pièce est centrée sur une histoire d'amour qu'il devra jouer avec l'acteur Jae-ha. Cependant, au fil des répétitions, la distance entre réalité et fiction devient floue et les deux acteurs développent des sentiments inattendus.
Sensations & ressentis...
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J’ai regardé Method sur un coup de tête complet. Une amie m’en parlait et quelques heures plus tard j’avais la tête dedans. J’avoue que je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre puisque mon amie s’était contentée de me dire que c’était sur fond gay et qu’elle n’était pas sûre que j’aime. Autant dire que du coup j’avais quelques appréhensions en lançant le film.
Trêve de suspense, je vais enchaîner et vous dire ce que j’en ai pensé. Déjà, autant reconnaître que je suis agréablement surprise. Si le résumé laissait lui aussi entrevoir une romance gay, certes complexe, l’intérieur recèle tellement plus !
Du coup, alors qu’habituellement je garde ce genre de conseils pour la conclusion de mes chroniques, aujourd’hui je ne peux pas me retenir et commence donc par ça : je conseille ce film sans restriction ! Oubliez les apparences et, comme moi, laissez-vous surprendre par l’aspect psychologique prenant et complexe mis en place par le scénario. Car oui, cette trame ne se contente pas de décrire une romance comme tant d’autres films. Ça non ! Elle l’esquisse, la floute, la plonge dans une intensité à couper le souffle. Elle nous force à hésiter sur le seuil des sentiments de nos héros. Est-ce si simple ? N’est-ce qu’amour ? Très vite, on commence à voir autre chose dans les regards, dans les attitudes. Arrivent alors les questionnements sur les limites entre raison et folie, bien et mal.
Pris dans cette spirale avec Jae-ha et Young-woo, on souffle avec l’un, se brise avec l’autre. Même s’il n’est pas question d’identification avec l’un ou l’autre des garçons, l’étau psychologique nous enserre aussi fort qu’eux. Seules les interrogations divergent. Quand ils analysent leurs sentiments, nous, on tente de voir clair dans les motivations.
La réalisation est lente, mais je n’ai pas souffert de ce choix de rythme. Étrange. J’avais plutôt la sensation qu’elle nous offrait l’opportunité de mettre en lumière ce qui devait l’être à temps pour que le final (époustouflant, car un jeu d’acteur dans un jeu d’acteur) ne nous surprenne pas complètement. Finalement, je l’en remercie, car son apothéose m’aurait probablement mise à genoux autrement.
Pour en arriver là, le film est totalement porté par ses deux acteurs principaux (je n’ai d’ailleurs, alors que j’écris cette chronique à chaud, plus aucun secondaire en tête). Si Park Sung-woong est excellent, campant un personnage mature, très investi dans son travail d’acteur, c’est surtout son binôme de réplique que je retiens. Plus jeune, Oh Seung-moon aurait pourtant pu se retrouver dans l’ombre d’un co-acteur plus expérimenté. Il n’en est absolument rien. Il est celui ayant l’interprétation la plus complexe et il s’en sort brillamment. Que dis-je… il est tout simplement stupéfiant. Ses regards et ses gestes sont capables de contredire ses mots avec une nonchalance surprenante. Ses émotions sont ressorties avec force et, à plusieurs reprises, il m’a donné la sensation de recevoir des putains de gifles. Ensemble, ils dégageaient une tension quasi palpable qui rendait indéniable l’alchimie de leur duo, qu’importent les types de scènes. Alors oui, ils étaient convaincants dans la romance, mais c’est surtout toute la complexité des à-côtés qui a fait que mon voyage a été si magistral.
Finalement, j’en arrive déjà au temps des conclusions et je me rends compte que ma chronique est plutôt courte. Probablement parce que quoi que je dise, mes mots ne rendront jamais vraiment justice à l’excellence de l’interprétation au cœur d’un scénario qui ne se contente pas de montrer uniquement les beaux côtés d’une relation. Mais surtout parce que je suis encore aux prises avec mes ressentis et mes interprétations. C’est un fait exprès je n’en doute pas ! Car dans Method, les personnages ne livrent pas totalement leurs secrets, il faut aller les chercher à nos risques et périls.
En guise de fin, je dirais que pour un film coréen, société dans laquelle l’homosexualité est encore récriée, l’ensemble est incontournable. Seule la fin, un peu frustrante, pourrait être pointée du doigt. Mais… cela aurait-il vraiment pu se finir autrement ? Foncez, foncez, foncez ! C’est mon ultime litanie.