Accablé, un père qui cherche en vain depuis trois ans son fils enlevé finit par avoir recours aux rêves lucides pour tenter de le retrouver.
Sensations & ressentis...
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Lucid Dream est le premier film coréen que je regarde sur Netflix. Pauvre de moi, je l’ai vu en VF car je voulais partager un peu de ma passion avec mon mari (qui ne supporte pas les sous-titres).
Du coup, je tiens là le premier paragraphe de cette chronique ! La VF, c’est le mal xD La première chose que j’ai fait à la fin du film c’est de le relancer en VO pour me soigner les oreilles. Même mon mari a convenu qu’il perdait quelque chose avec son incompatibilité vis-à-vis des sous-titres. Donc à vous, si vous vous lancez sur ce film, oubliez la VF ! L’intensité du jeu des acteurs n’en sera que mieux rendue, croyez-moi.
Si en littérature je ne suis pas particulièrement fan de la science-fiction, c’est un genre que j’ai plutôt tendance à apprécier dans l’art cinématographique. Étrange, non ? Donc en dehors de mon envie de faire voyager un peu mon mari en Corée, je me suis surtout dirigée vers ce film en raison du thème qu’il abordait : le kidnapping d’un enfant. C’est un sujet délicat et parfaitement capable d’éveiller des émotions vives (pour ne pas dire violentes) chez les spectateurs-parents tentant l’aventure. J’étais donc curieuse de découvrir le traitement choisi, si la psychologie y était à la hauteur et plus encore de voir comment l’acteur principal s’en sortirait dans un rôle aussi torturé.
Maintenant, je ne suis pas une grande connaisseuse de science-fiction. Je m’imagine que comme dans les autres genres, il y existe des codes à suivre. Eh bien, je serais bien incapable de vous dire s’ils sont respectés ou si on sort des sentiers battus. Cependant, de mon œil de novice, ce film tenait ses promesses. Certes, il manquait peut-être un peu de rythme (résultat d’une absence d’action dans la première partie), mais en parallèle, j’ai trouvé que la bonne gestion de l’alternance entre réalité et rêves lucides compensait efficacement cette sensation afin que le voyage aux côtés de Choi Dae-ho reste tout de même agréable.
D’ailleurs, nous sommes rapidement amenés à être pris d’empathie pour ce papa qui (en plus de sa douleur) compose avec une double culpabilité : celle de son impuissance face à la disparition de son unique enfant et celle de penser que ses choix personnels et professionnels en sont la cause. Si les rêves lucides sont amenés à croiser sa route de manière totalement grotesque (si, si, je vous jure que le coup de la recherche Google « Comment retrouver un enfant disparu ? » c’est juste à mourir de rire !), la présentation de ceux-ci est accessible à tous malgré la complexité du phénomène. J’ai aimé le procédé, la façon dont il est illustré ainsi que ses composants. Encore plus quand vient se mêler à cet ensemble la nuance des rêves partagés. La trame est donc intéressante, riche, et traitée de façon tout à fait satisfaisante, même si elle manque un poil de dynamisme.
La réalisation n’est pas mauvaise, même si la caméra tremblait à de nombreuses reprises. C’est vraiment un point noir, car pour que je remarque ce genre de choses, il faut vraiment que ce soit « grave », car habituellement, je n’y suis pas sensible. Le montage de son côté se débrouille à la perfection dans sa gestion des voyages d’un « monde » à l’autre. Un mot sur les effets spécieux également, puisque je les ai trouvés convaincants et, d’ailleurs, on ne lésine pas dessus (surtout lors d’un final assez grandiose).
Côté personnage, je n’ai pas eu particulièrement de coup de cœur. Avec le recul, c’est parce que je crois que finalement aucun d’entre eux n’était tout blanc ou tout noir, donc qu’il était difficile de ce faire des avis tranchés et de s’autoriser à s’attacher. Du coup, je ne vous en présenterai aucun en particulier, vous invitant à regarder le film pour vous faire votre propre avis.
Par contre, j’ai un mot à dire sur l’acting et particulièrement sur le jeu de Go Soo (Choi Dae-ho). Il est évident que l’acteur s’est énormément investi dans son rôle, ça se voit d’entrée de jeu, dès que son personnage nous est présenté avant et après l’enlèvement. Sa métamorphose physique pour rentrer dans le corps d’un homme rongé par la disparition de son enfant est saisissante. Même mon mari (habituellement peu sensible aux détails physiques) l’a remarquée. Après quelques recherches, j’ai découvert que dans un premier temps il avait pris 10 kilos pour le rôle, avant d’en perdre 18 pour la crédibilité de son deuxième visage. Ça mérite d’être souligné, non ? Dans les émotions, je l’ai trouvé bon (même si la VF encore une fois fait perdre toute la subtilité !), il a su me marquer dans quelques scènes. En dehors de lui, je ne retiendrai réellement que deux autres noms d’acteur : Sol Kyung-gu (le policier qui aide notre héros dans ses recherches) et Park Yoo-chun (un rôle secondaire d’importance qui s’est démarqué grâce à ses nuances).
Vous l’aurez compris, malgré ses quelques défauts et des personnages qui ne m’ont pas séduite jusqu’au coup de cœur, j’ai passé un bon moment avec ce film. Et plus particulièrement car j’ai été touchée par l’acteur principal et son investissement dans le rôle, le conduisant à une interprétation de qualité (dont on prend la réelle mesure uniquement avec la VO, la VF étant comme à son habitude trop fade). Je le conseillerais en disant qu’il est au moins à voir une fois.