Cha Do-hyun est un héritier milliardaire de troisième génération. Afin de se protéger d'un traumatisme subi durant son enfance, il développe un trouble dissociatif de l'identité, aussi appelé trouble de la personnalité multiple. Pour essayer de regagner le contrôle de sa vie, il demande l'aide secrète d'Oh Ri-jin. Elle est en effet une jeune psychiatre résidente de première année qui, sous les traits d'une femme belle et innocente, cache une personnalité tout à fait différente. Oh Ri-on est le frère jumeau d'Oh Ri Jin et écrivain de génie de romans policiers. Ce dernier s'étant mandaté de découvrir les secrets de la haute société, il commence ainsi à suivre chaque fait et geste de Do-hyun.
Sensations & ressentis...
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Lorsque j’ai commencé à écrire le premier jet de cette chronique, j’avais décidé de m’atteler à ne spoiler aucun point de la trame de ce drama. C’est un principe auquel je tiens : veiller à ne jamais gâcher la surprise des gens susceptibles de me lire. Dans le cas de Kill Me, Heal Me, je me suis rapidement retrouvée bloquée. Comment vendre ce drama à sa juste valeur sans parler de ce qui fait la spécificité de son héros ? Impossible... Du coup, j’ai décidé d’aller lire quelques avis au hasard d’internet pour voir comment les gens s’en sortaient de leur côté. C’est comme ça que je suis tombée sur des teasers mis en ligne par la chaine au moment de la diffusion. Teasers qui ne laissaient aucun doute sur ce que j’hésitais à dévoiler, le criant haut et fort et ne disant même que ça pour promouvoir son produit. Du coup, j’ai changé d’approche et voilà donc mon avis 2.0 !
Je vais commencer par un rapide tour d’horizon sur l’histoire pour que vous puissiez comprendre par la suite ce qui m’en a mis plein les yeux. Kill Me, Heal Me, c’est donc l’histoire de Cha Do-hyun, un héritier chaebol souffrant d’un trouble dissociatif de l’identité. Lorsqu’il se voit obligé de remettre les pieds dans l’entreprise familiale (lui qui faisait tout pour y échapper), il demande secrètement de l’aide à Oh Ri-jin, une jeune psychiatre résidente de première année, afin de gérer ses changements de personnalité s’ils devaient avoir lieu en société. La jeune femme accepte bien malgré elle, et Oh Ri-on (son frère jumeau auteur de romans policiers à succès), qui enquêtait sur les secrets de la haute société, se met alors à analyser les moindres faits et gestes de Cha Do-hyun.
Avec ce drama, ce qui saute immédiatement aux yeux, c’est l’approche de la thématique. Aux oubliettes les psychopathes et autres meurtriers en série que les USA adorent nous décrire dès lors qu’on parle de ce trouble. Oui, hop, Kill Me, Heal Me balaie les clichés bien trop négatifs associés à cette maladie et aborder le sujet avec humanité et émotion. Dans un pays où les maladies touchant au mental restent encore très tabou, ce drama semble se donner pour but de lever le voile sur une pathologie encore trop peu connue. Il remet les préjugés à leur place et le dit clairement : le malade est la première victime de son propre trouble et sa maladie ne fait pas obligatoirement de lui un danger pour la société.
Ainsi, ce que me frappe le plus si je regarde la globalité de ce que je viens de voir, c’est le soin apporté à l’écriture. On y retrouve un mélange de plusieurs genres (comédie romantique, drame psychologique et même une petite pointe de thriller) qui offre au final un divertissement dynamique, drôle et bouleversant. Un pari incroyable de la part des scénaristes qui parviennent pourtant grâce à cela à mettre en place ce qui selon moi leur tenait vraiment à cœur : une sensibilisation face aux troubles psychiatriques. On ressent l’important travail de documentation à la qualité de tout ce qui est relaté en terme de psychologie (mécanisme du trouble et symptômes), même si cela est fait avec simplicité, distillé au fil des épisodes, afin de rester accessible pour le plus grand nombre. D’ailleurs, puisque j’évoque ici le mécanisme qui se met donc en place à cause d’un évènement déclencheur, je tiens à nouveau à saluer ici la beauté de l’écriture qui lorsqu’elle lève peu à peu le voile sur le « pourquoi » en profite pour faire passer un message déchirant de vérité et de justesse à tous ceux qui auraient vécu la même chose. Cette phrase magnifique pour ceux qui voudraient la revoir se trouve à la toute fin de l’épisode 15 et coule des lèvres de Cha Do-hyun, notre héros. Larmes garanties...
La réalisation entre alors en piste, mariant présent et souvenirs, drame et comédie, afin d’embarquer le spectateur sans retour en arrière possible dans cette recherche de réponse dans le passé, seul chemin pouvant conduire Cha Do-hyun à la guérison. Le travail sur les personnages n’y est pas pour rien, mais j’y reviendrai plus en détail un peu plus bas. Autre point fort de cette réalisation : la façon dont elle appuie avec ingéniosité le jeu de Ji Sung, mettant en place différents jeux de lumière et ambiances en fonction de ses personnalités. Un plus qui aide indubitablement le spectateur à suivre les métamorphoses bluffantes de Cha Do-hyun. Cependant, sur ce point, j’ai un petit reproche à faire. Elle a semblé ne pas totalement faire confiance à son acteur, choisissant de le grimer en fonction des rôles (tatouage pour Shin Se-gi, gloss et veste rose bonbon pour Yo-na, lunettes pour Yo-sub, petit nœud dans les cheveux pour Nana, etc.). Quand on voit le talent de Ji Sung (sur lequel je repasserai aussi), je trouve ce point totalement inutile et presque insultant. Heureusement, cela est de moins en moins appuyé plus les épisodes passent, ce qui a sauvé le coup de cœur, je l’avoue. D’autant plus que les personnalités apparaissent progressivement donnant au spectateur largement le temps de saisir chaque chose forgeant leur unicité.
Ce mariage parfaitement réussi entre écriture et mise en scène fait que le drama regorge de scènes totalement inoubliables, poussant ce projet à devenir culte dans son genre. La plupart mettent en jeu Yo-na. Comme Yo-na et la Kpop dont elle est fan (avec ce que j’ai cru être une référence à B.A.P. groupe que j’adore !) ou encore Yo-na et Ri-on (une scène en particulier à base de « Oppa » qui se grave en nous sans retour possible). Une complicité créée entre les deux acteurs qui aura d’ailleurs valu à Ji Sung et Park Seo-joon de remporter le MBC Drama Awards du meilleur couple, c’est dire ! Une autre sortant du lot était un duel entre Shin Se-gi et Cha Do-hyun. Je vous laisse en découvrir les détails, mais c’est certainement l’une de celles qui m’aura le plus fait frissonner d’intensité.
Abordons maintenant les personnages. Étrangement, ayant laissé passer un peu de temps avant décrire cette chronique, je remarque que les moins gentils se retrouvent totalement occultés de ma mémoire. L’intensité de ce qui lie notre trio de principaux en est sûrement l’une des raisons. L’autre est peut-être qu’ils sont un peu insipides (c’est le cas avec certitude de Cha Ki-joon censé mettre des bâtons dans les roues de Cha Do-hyun au bureau ou même avec Han Chae-yeon l’ancienne petite amie sans grand intérêt qu’on ramène pour par grand chose). Par contre, ce que j’ai parfaitement compris en côtoyant tout ce petit monde, c’est les raisons pour lesquelles Cha Do-hyun avait choisi d’affronter sa maladie en solitaire avant de rencontrer Oh Ri-jin... Quelle famille de fous ! Mon coup de cœur va indubitablement à Cha Do-hyun/ Shin Se-gi/Ahn Yo-sub/Ahn Yo-na/Perry Park/Nana/M. X. Le drama est fait de sorte à ce qu’on soit immédiatement pris d’empathie pour ce héros brisés en sept fragments uniques et d’importance. Beaucoup de chroniques se plaisent à dire qu’il s’agit de personnages uniques (et même si c’est vrai en théorie), je tiens à les associer ici, car c’est bien ce qu’ils sont : un tout. Et j’ai trouvé que l’écriture parvenait très bien à mettre cette vérité en avant. Chacune des personnalités est unique, avec son propre rôle dans le quotidien de Cha Do-hyun, mais pourtant, elles ne sont qu’une en lui. C’est imagé et je pense qu’il faut voir le drama pour comprendre, principalement à la fin juste bouleversante au travers d’une discussion entre Oh Ri-jin et Shin Se-gi. Oh Ri-jin de son côté recèle de son petit lot de surprises (que je vous laisse découvrir). Personnage d’importance tant dans la vie de Do-hyun que pour le rythme qu’elle instille de bout en bout grâce à son énergie débordante et ses abords farfelus. Tantôt drôle, tantôt émouvante, c’est une femme qui parvient à échapper aux clichés de la comédie romantique pour suivre sa propre voie et non pas simplement s’imbriquer dans celle du héros. Elle entretient une relation complice très touchante avec son frère Oh Ri-on. D’ailleurs, ils sont à l’origine d’une scène magistrale, très grand clin d’œil à Pokémon, qui m’aura fait mourir de rire. Pourtant, Ri-on conserve longtemps une belle part de mystère. Il aime sa sœur, c’est une évidence tant il la protège, mais on sent qu’il y a un petit quelque chose en plus chez lui qui sommeille et qui n’est pas forcément de bon augure. Cela se confirme lorsqu’il est le premier à mettre le doigt sur quelques réponses qui le poussent à préserver Ri-jin, même si pour cela il doit la faire un peu souffrir. J'ai été très touchée par sa dévotion, ce qui m’a d’ailleurs permis de soigner un peu la retenue que j’avais envers Park Seo-joon depuis Hwarang.
Côté acting, soyons honnêtes, Ji Sung éclipse tout le monde ! Il est tout bonnement incroyable et époustouflant (encore que les mots sont trop faibles...). On ne peut lui enlever un travail de fou et un investissement corps et âme dans chacun de ses personnages. Oui sept rôles... sept rôles qu’il parvient à différencier, offrant à chacun des regards, des expressions faciales, une gestuelle, des voix (même un accent !) uniques, travaillés et joués encore et encore sans aucune fausse note. Touchant voire même bouleversant dans les scènes dramatiques, il est capable de basculer en un rien de temps dans une interprétation sans complexe et totalement débridée (je pense ici à la plupart des apparitions de Yo-na). Je l’admirais déjà beaucoup avant, depuis que je l’avais découvert dans My PS Partner, mais alors là, c’est carrément une autre dimension ! Méga giga coup de cœur ! Concernant Park Seo-joon, je le disais un peu plus haut, ce rôle-ci m’a réconciliée un peu avec l’acteur. Ce n’est encore pas l’amour fou, mais j’ai trouvé sa performance plus nuancée et plus intense que ce que j’avais pu voir de lui dans Hwarang. Ça n’en fera pas un de mes acteurs favoris, mais au moins je peux maintenant me tourner vers d’autres de ses rôles sans craindre de passer un mauvais moment. Je terminerai ce paragraphe sur l’interprétation en évoquant Hwang Jung-eum. C’était la première fois que je la rencontrais et je dois avouer que ce n’est pas passé crème. Je ne suis pas du tout convaincue par son travail. Elle donne la sensation de surjouer dans beaucoup de ses scènes et quand on connaît la qualité et la subtilité du scénario de Kill Me, Heal Me, on ne peut qu’en conclure que c’est un énorme gâchis... Autre point assez insupportable, elle piaille plus qu’elle ne parle et quand elle pleure, n’en parlons même pas... Je testerai un autre de ses rôles pour voir si ce ressenti s’avère une généralité ou pas.
Je me dois aussi de parler des OST. Plusieurs sont tout bonnement magiques, véhiculant des messages ou appuyant ceux des acteurs. Une bande-son incontournable, dont un titre interprété par Ji Sung lui-même que je vous invite à découvrir. Mon coup de cœur parmi eux ? La chanson Unspeakable Secret de Moon Myung-jin ! Elle me replonge dans les larmes à chaque fois.
Pour conclure, il est évident avec tout ce que je viens de dire que Kill Me, Heal Me est un coup de cœur incontournable dans le monde du drama. Bouleversant d’intensité et d’authenticité, il nous plonge avec justesse dans les méandres d’une maladie méconnue et croulant malheureusement sous de noirs clichés. Je le recommande avec force, vous ne pourrez qu’être secoué par Ji Sung et son travail d’interprétation magistral !