Kwon Yoo est un jeune homme au chômage qui passe ses journées au cybercafé à jouer en ligne aux jeux vidéo. Suite à une malencontreuse situation, il se retrouve accusé du viol et du meurtre d'une jeune fille mineure. Toutes les indices retrouvés sur la scène de crime semble indiqué le jeune homme comme le tueur. La police l’arrête et il se retrouve alors placé en prison.
Va-t-il réussir à prouver son innocence ? Qui est vraiment derrière tout cela ?
Sensations & ressentis...
MOON font>
Ce film, c'est l'histoire d'un samedi soir où nous (une cop's et moi) avions besoin d'un gros remontant pour cause de moral en berne. Alors, ni une ni deux, nous avons décidé de prendre une dose de Ji Chang-wook. Oui, parce qu'avec nous l'effet "Wookie" est certifié 100% efficace sur le moral. On a donc foncé sans trop réfléchir (mais sans trop de risques non plus, car le trailer vendait clairement du rêve !)
Ce film m'a aspirée et quand il m'a recrachée au bout de deux heures, j'ai constaté deux choses : 1/ Je n'avais plus d'ongles tellement j'avais stressé tout le long. 2/ Il était digne des grosses productions américaines dont le monde est friand.
Le scénario est complexe et plein de rebondissements, construit de telle façon que je n'ai ressenti aucune longueur et son mariage avec la réalisation est dynamique. On ressent bien que l'équipe maîtrise chacune de ses scènes à la perfection. C'est d'ailleurs à peine si j'avais le temps de respirer entre deux passages forts... Grâce à cela, l'ensemble a su me faire passer par tout un tas de sentiments (allant du malaise au stress, en passant par la tristesse et la compassion).
Concernant les personnages, ils sont véritablement excellents. Les choix les concernant sont judicieux et captivants qu'il s'agisse : - de l'antagoniste dont on peine à croire qu'il est si sombre, alors que pourtant... - du héros et de son alternance parfaite entre meneur/fonceur et petit garçon fragile qui réclame les bras de sa maman. - ou encore des secondaires, LA touche attachante d'humour et de légèreté proposée pour assouplir l'ambiance qui peut paraître souvent bien dark. Le tout est convaincant et une véritable force pour ce film qui cumule donc les bons points.
Bien sûr, je ne pouvais pas écrire cette chronique sans faire un point sur la prestation des acteurs. De mon point de vue, c'est Ji Chang-Wook qui porte le film sur ses épaules de bout en bout. Le scénario et la réalisation font qu'il est le point central de tout et que (bons comme mauvais) les autres ne sont là que pour mettre en relief ses différents sentiments, décisions et réactions. Je l'avais découvert dans le drama The K2 il y a peu et, ici, je lui ai trouvé une performance encore plus belle et plus nuancée. Il peut dans la même scène, en une seconde ou deux, basculer du roc que rien ne peut détourner de son but à l'homme brisé par l'injustice et les risques encourus par les êtres qu'il aime. Les palettes de jeu et d'expressions aussi riches restant (d'après moi) rares chez les Asiatiques, je ne peux que vouloir le suivre davantage et le conseiller autour de moi.
Enfin, l'amie avec qui j'ai regardé le film a (en debrief de fin de visionnage) fait remarquer qu'elle y avait vu une belle morale sur "l'amitié virtuelle". Je dois reconnaître que sur l'instant, ça ne m'avait pas marquée, mais il faut dire que j'étais un peu trop occupée à me ronger les ongles... Après coup (et après avoir dormi dessus), je rejoins son avis. On peut sortir de ce film avec le sentiment confortable que même lorsqu'on pense que l'on est seul (et ça arrive tellement souvent dans la société actuelle où l'on passe plus de temps le nez sur l'écran de nos Smartphones que levé vers le visage de nos semblables), on ne l'est finalement pas tant que ça. Que oui, il est possible que parfois, l'attachement virtuel soit aussi fort qu'une relation que l'on aurait construite face à face. Il y a dans l'immatériel une facilité à dévoiler son âme que j'ai pu entrevoir chez Kwon Yoo,notre héros. Car, bien avant de le réaliser lui-même, il avait su démontrer ses qualités à son "groupe". Suffisamment pour que chacun soit prêt à risquer sa vie pour lui, au même titre que lui se découvre être capable de leur rendre la pareille. Je sors de cette analyse le cœur battant et avec quelques noms virtuels qui me sont très chers en tête. Avec humour, j'espère qu'il ne nous faudra pas des circonstances semblables pour nous rencontrer.
Finalement, je vous laisserai sur cette conclusion : je pense que Fabricated City est un film que je prendrai plaisir à revoir dans le futur. Il a tout pour être appréciable. Je le conseille vivement.